Conflit oublié en République Centrafricaine
Travail réalisé avec le soutien de l'ONG Première Urgence
« Les populations du nord de la République Centrafricaine sont attaquées de toutes parts. Elles ont subit les attaques de leur propre armée, de bandits et maintenant de l’armée tchadienne ». Human Rights Watch.
Depuis trois ans maintenant, plusieurs centaines de milliers de Centrafricains vivent déplacés ou réfugiés.
Malgré la présence de l’ONU et de nombreuses ONG dans la région, la situation de ces populations reste précaire.
Depuis 2006, les forces armées centrafricaines et plus particulièrement la Garde présidentielle, ont incendié plus de dix mille maisons dans le Nord ouest du pays en commettant viols et exécutions sommaires en réponse à l’APRD (Armée pour la restauration de la république et la démocratie), la rébellion présente dans la région.
Depuis deux ans, les populations vivent en brousse sans accès à l’eau potable.
L’APRD n’accepte pas la prise de pouvoir par la force de François Bozizé en 2003, ni deux ans plus tard, son élection présidentielle truquée. La région du Nord ouest a souffert de longs mois en 2003 de la présence des milices tchadiennes venues soutenir le putsch du Général Bozizé.
Le capitaine Laurent Djim Woy, porte-parole de l’APRD, assure qu’il ne déposera les armes que lorsqu’ « une solution politique aura été trouvée pour le peuple centrafricain qui souffre ». Il accuse également le président Bozizé de laisser cette partie du pays à la merci de l’armée tchadienne qui a attaqué en février et mars 2008 plusieurs villages centrafricains proches de la frontière, incendiant les maisons, tuant des civils et volant le bétail. Les forces armées tchadiennes semblent agir en soutien aux bergers Peuls, en conflit avec les fermiers locaux de la RCA qui essaient de protéger leurs récoltes et leurs sources d’eau.
L’APRD qui compte quelques centaines d’hommes mal équipés, contrôle néanmoins tous les axes routiers de la région du Nord ouest, s’opposant par les armes aux déplacements des militaires. Seules les grandes villes restent sous contrôles des autorités de Bangui.
Décembre 2006 et Mai 2008